Le sublime consiste à montrer la vérité franche et violente du monde sous son vernis d’apparence. Il procède à une révélation des dimensions faramineuses des éléments ainsi que de la violence de leur activité.
La gravure marque la forme des choses dans la matière, elle est la trace tangible de leur essence. Elle souligne la forme profonde, fondamentale, structurelle. Elle dénote la notion. En cela elle est un rappel de l’évidence invisible, celle des échelles incommensurables du cosmos, celle de la violence des éléments.
La peinture, quant à elle, donne l’apparence des choses, leur vernis ; une donnée communiquée par la lumière. Si la gravure est dans la matérialité radicale, la spatialité, la peinture est du côté du temps, et plus particulièrement le temps bref, le kairos grec. La peinture est du côté de la perception, du sensible, du regardeur et de son impression à un instant donné.
Selon son angle, la lumière éclairant les tableaux gravés leur donne une apparence différente, parfois menaçante, souvent trompeuse. Les ombres de la gravure sont portées, les contrastes ou la netteté varient. L’interprétation varie selon le point de vue qu’impose cette ombre projetée. Mais en profondeur, le toucher ne trompe pas, les rainures restent immobiles, rugueuses, aiguës et pleines d’échardes, à l’image de la nature brute.