Ascension

Extrait du communiqué de presse de l’exposition Ascension, de l’Ascension à la Toussaint 2025, pyramide du Mont-Cenis, 73

Acrylique et huile sur toiles brodées et gravées

La pyramide

L’architecture de la pyramide du Mont-Cenis a de quoi surprendre les visiteurs du plateau. Si à première vue elle interpelle, elle dégage également une certaine mystique. Si elle a été créée pour commémorer la campagne d’Égypte de l’initiateur de la route napoléonienne, on ne doit pas oublier sa symbolique première. Selon Albert Champdor, « ces masses architecturales avaient été conçues pour frapper de stupeur les peuples et protéger la minuscule chambre mortuaire qui en était comme l’âme dérisoire et dans laquelle, devant le cadavre momifié du pharaon, s’accomplissaient dans les profondeurs d’un mystère inviolable les rites de la résurrection osirienne. » (Le Livre des morts, 1963).

Le titre

Au Mont-Cenis, nous sommes loin de ces lointains paganismes égyptiens, mais proches de deux forces contradictoires que décrit A. Champdor : le poids et l’ascension. Le poids des montagnes immenses appuie sur le regardeur, lui impose leur grandeur, et remet ce dernier à sa modeste place. Mais ces immensités attirent aussi son regard vers de plus grandes échelles, et l’entrainent dans un mouvement ascensionnel. La grandeur frappe de stupeur et nous rappelle à notre petitesse, mais elle élève également ceux qui daignent regarder.

Le travail

Robin Suiffet, plasticien languérin, s’inscrit dans une longue tradition d’artistes donnant à voir la grandeur des massifs alpins. Cette année, il donne une lecture plurielle du mot « ascension », qui décrit une force invariable, mais prend des formes multiples : entre autres, l’Assomption de la Vierge Marie, l’ascension sociale, et évidemment l’ascension des cimes. Il revient au regardeur d’identifier dans chaque œuvre cette dialectique du poids et de l’ascension. Il pourra le faire en levant la tête vers des toiles de deux mètres de haut, suspendues aux murs penchés de la pyramide, forçant ainsi à lever les yeux vers le haut. En regardant bien, il pourra également remarquer la broderie des toiles, qui portent non seulement le message de la peinture mais également celui du fil et du tissu. Relief et surface rejoignent respectivement l’espace et le temps dans l’ouverture de lucarnes vers la majesté, que nous ignorons trop souvent dans notre quotidien.